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Rôles

Antioxydant

L'organisme produit continuellement des radicaux libres, composés très réactifs comportant des électrons célibataires. Les radicaux libres endommagent des composants cellulaires aussi divers que les protéines, les lipides ou l'ADN. Les réactions radicalaires se propagent en chaîne : les molécules déstabilisées par un électron célibataire deviennent à leur tour des radicaux libres. Les antioxydants ont pour rôle de stopper ce processus en neutralisant les radicaux libres, pour réduire leur nocivité. Ainsi, la vitamine E a la capacité de capter et de stabiliser (par résonance) l'électron célibataire des radicaux libres, suivant la réaction :

tocophérol-OH  +  LOO•   →----à tocophérol-O•  +  LOOH    (LOO• : radical libre lipidique).

Le tocophérol porteur d'un radical peut réagir avec un nouveau radical libre pour former une espèce neutre, ou être régénéré par la vitamine C, le glutathion ou le coenzyme Q10.

La vitamine E joue principalement son rôle d'antioxydant dans les membranes biologiques. Les mitochondries, qui sont génératrices de radicaux libres, contiennent de forts taux de vitamine E dans leur membrane lipidique, constituée d'acides-gras polyinsaturés et soumis au stress oxydant.

La vitamine E est souvent utilisée comme conservateur alimentaire (E306 à E309) pour éviter le rancissement des aliments par les radicaux libres.

Additif

De la vitamine E synthétique peut être utilisée comme additif alimentaire sous les noms suivants (officiels pour l'Union européenne) :

  • « acétate de tout-rac-α-tocophéryle », dénommé « Vitamine E/Acétate d'alpha-tocophéryle totalement racémique » avant 2015 ;
  • « acétate de RRR-α-tocophéryle », autrefois dénommé «Vitamine E/Acétate de RRR-alpha-tocophéryle» ;
  • « RRR-α-tocophérol », autrefois dénommé « vitamine E/RRR-alpha-tocophérol ».

Utilisation médicale

Elle est prescrite soit en milligrammes soit en unités internationales : 1 UI de vitamine E est l'équivalent biologique d'environ 0,667 mg de d-alpha-tocophérol (²⁄₃ mg exactement), ou de 1 mg de dl-alpha-tocophérol acétate.

En plus de son rôle antioxydant, la vitamine E évite l'agrégation excessive des plaquettes responsable des thromboses, a une action protectrice sur les globules rouges et pourrait prévenir, par ce biais les maladies cardio-vasculaires d'origine athéromateuse. En pratique, cependant, aucune action en ce sens n'a été démontrée. De plus, elle augmenterait le taux d'accident vasculaire cérébral de type hémorragique.

La vitamine E a également un effet bénéfique sur le taux de cholestérol. Bien que les observations de Evans aient montré l'importance de la vitamine E sur la fécondité de certains animaux, aucun effet n'a été mis en évidence chez l'Homme.

Elle pourrait aussi protéger de la maladie de Parkinson en empêchant l'oxydation des acides gras oméga-3 et du fer.

Une étude de 2011 sur la maladie d'Alzheimer montre une plus faible concentration en vitamine E chez les personnes atteintes d'Alzheimer que les personnes en bonne santé. Les chercheurs pensent que les huit formes de la vitamine E pourraient protéger de la maladie ou ralentir son évolution, bien plus efficacement qu'en utilisant de l'alpha-tocophérol seul.

La vitamine E a un potentiel pour être utilisée comme adjuvant dans le traitement de la dépression aigüe, mais des études supplémentaires sont nécessaires pour établir l'efficacité de la vitamine E pour soulager les symptômes dépressifs.

Elle aurait également une certaine efficacité sur les stéatoses non alcooliques, permettant de freiner leur progression vers la cirrhose.

La vitamine E est utilisée dans le traitement médical de la maladie de La Peyronie avec effet positif sur la douleur.

La carence en vitamine E occasionne des problèmes neuromusculaires tels que des myopathies (dégénerescence du tissu musculaire), des troubles de la rétine ou du système immunitaire.

Limites recommandées

L'EFSA dans un rapport de 2006 recommande de ne pas dépasser 270 mg/j.

Le NIH américain recommande de ne pas dépasser 1 500 UI/j pour les sources naturelles et 1 100 UI/j pour les formes synthétiques.

Polémique sur la dangerosité des suppléments en vitamine E

Une action favorable sur la prévention de certains cancers a été suspectée dans un premier temps mais non confirmée par les études les plus récentes.

L'étude SELECT a été stoppée en 2008 car elle montrait un risque accru de cancer de la prostate avec des suppléments de vitamine E synthétique (400 UI/j) et/ou de sélénium (200 µg/j). En février 2014, ces mêmes chercheurs publient une explication sur les résultats :

  • la complémentation en sélénium a augmenté le risque de cancer chez ceux qui avaient déjà des taux de sélénium élevés au départ, mais n’avait aucun effet chez les hommes qui avaient de bas niveaux de sélénium ;
  • la vitamine E seule a augmenté le risque de cancer chez ceux qui avaient peu de sélénium au départ, ce qui n'était pas le cas de ceux qui prenaient à la fois du sélénium et de la vitamine E. Le sélénium protégerait donc des effets nocifs de la vitamine E.

Une méta-analyse publiée en 2005 montre qu'à trop fortes doses (apports supérieurs à 400 UI/j), la vitamine E sous forme d'alpha-tocophérol seul pourrait augmenter la mortalité globale.

Cette méta-analyse a été critiquée par la communauté scientifique :

  • les essais cliniques avec moins de dix décès étaient exclus de l'analyse, la méta-analyse ne porte ainsi que sur seulement dix-neuf études entre 1966 et 2004 ;
  • la méthode d’analyse (régression logistique hiérarchique) choisie n'est pas utilisée habituellement dans ce type de travail. Si on utilise deux méthodes habituelles (variance inverse de Wolfe et Mantel Haenszel), les suppléments de vitamine E ne sont plus associés à une mortalité accrue ;
  • les études utilisées portaient sur des personnes en très mauvaise santé. Les conclusions ne peuvent pas être extrapolées à la population en bonne santé.

Teneurs en vitamine E

La vitamine E est présente dans les huiles végétales, principalement dans l'huile de figue de barbarie, l'huile de germe de blé, d'argousier, l'huile de palme non raffinée (rouge) et dans les huiles d'argan, de tournesol, de soja, d'arachide ou d'olive. On la trouve aussi en moindre quantité dans les céréales, les amandes, les légumes verts, le beurre, la margarine, les poissons gras.

Les carences en vitamine E sont rarement observées. D'une part, l'alimentation couvre largement les besoins journaliers (de l'ordre de 15 mg/j chez l'adulte), d'autre part, cette vitamine stockée par le foie et dans les graisses est peu détruite par l'organisme. Pour les cas de carence, on trouve cependant dans les circuits pharmaceutiques de l'acétate de tocophérol à raison de 500 mg par capsule à prendre quotidiennement pendant un mois.

Le tableau ci-dessous présente les aliments possédant la plus importante teneur en vitamine E. Les valeurs sont indiquées en mg de vitamine E pour 100 g d'aliment (pour rappel, 1 mg = 1,49 UI).

Aliment

Teneur en
mg pour 100 g

Aliment

Teneur en
mg pour 100 g

Huile de germe de blé

133,0

Soja sec

8,5

Huile de palme rouge (non raffinée)

105,0

Arachide fraîche

8,1

Huile d'argousier (argousier)

100

Thon

6,3

Huile d'argan

90,0

Mûre

3,5

Huile de tournesol

48,7

Crème fraîche

3,5

Huile de pépins de raisin

28,8

Avocat

3,2

Pollen frais de ciste

27,8

Asperge

2,5

Germe de blé

27,0

Épinard

2,0

Huile de palme (raffinée)

25,6

Persil

1,8

Margarine

25,0

Beurre

1,5

Huile d'olive

21,7

Cervelle

1,2

Noisette et amandes sèches

20,0

Œuf et fromage

1,0

Huile de colza

18,4

Tomate et chou

1,0

Germe de maïs et d'orge

15,0

Cassis

1,0

Huile d'arachide

13,0

Farine de blé complète

1,0

Soja

11,0

   
       

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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