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Coronavirus. L’Académie de médecine recommande la vitamine D pour atténuer les effets du Covid-19[1]

L’Académie nationale de médecine recommande dans un communiqué vendredi de s’intéresser à l’apport en vitamine D des patients atteints de Covid-19.

La vitamine D provient de l’alimentation. Elle est aussi produite par l’organisme au niveau des cellules de la peau, sous l’action des rayons solaires.

Faut-il donner de la vitamine D aux patients atteints du Covid-19 ? C’est ce que recommande l’Académie nationale de médecine dans un communiqué, rapporte lundi 25 mai 2020 Le Quotidien du Médecin[2].

La vitamine D ne peut être considérée comme un traitement préventif ou curatif de l’infection due au SARS-CoV-2 ; mais en atténuant la tempête inflammatoire et ses conséquences, elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapieexplique l'Académie nationale de médecine.

Une mesure « simple, peu coûteuse et remboursée »

Cela permettrait d’éviter la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19, estime l’Académie.

L’institution médicale recommande donc d’absorber une supplémentation en vitamine D. Et va plus loin en estimant qu’il s’agit d’une mesure simple, peu coûteuse et remboursée par l’Assurance-maladie.

Cela permettrait d’éviter la réponse inflammatoire cytokinique à l’origine du syndrome de détresse respiratoire aigu qui caractérise les formes sévères et souvent létales de Covid-19, estime l’Académie.

L’institution médicale recommande donc d’absorber une supplémentation en vitamine D. Et va plus loin en estimant qu’il s’agit d’une mesure simple, peu coûteuse et remboursée par l’Assurance-maladie.

Et si la vitamine D nous aidait face à l’épidémie de Covid-19 ?

L’Académie de Médecine n’hésite plus à dire qu’il faut en prendre cet hiver pour renforcer notre « immunité innée ».

Plusieurs études ont montré l’efficacité de la vitamine D contre les infections respiratoires  comme le rhume ou la grippe. Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, plusieurs études révèlent un point commun chez des patients atteints de formes graves du Covid-19 : une carence en vitamine D. La dernière en date faite en Espagne sur plus de 230 patients montre que 80% d’entre eux étaient en carence.

Pour savoir si une carence en vitamine D rend les patients plus vulnérables, une étude est lancée en Angleterre. 5 000 personnes vont recevoir par la poste pendant l’hiver un traitement pour analyser ensuite leur résistance au virus.

Les aliments riches en vitamine D sont : les poissons, l’huile de foie de morue, le foie de veau, les fromages. [3]

Plusieurs études suggèrent un effet bénéfique de la vitamine D contre le Covid-19[4]

Selon The Guardian[5], au Royaume-Uni, le gouvernement envisage de fournir pendant l'hiver des compléments de vitamine D à deux millions de personnes fragiles pour mieux les protéger face au coronavirus. En Norvège, l'hôpital d'Oslo a annoncé le 10 novembre être à la recherche de 70.000 volontaires pour tester l'efficacité de… l'huile de foie de morue, riche en vitamine D. Les chercheurs ont en effet observé au cours d'une grande enquête que les consommateurs réguliers étaient moins souvent contaminés au Sars-CoV-2 et, quand ils l'étaient, développaient moins de formes graves.

Les potentiels bénéfices de la vitamine D contre les infections respiratoires sont étudiés depuis longtemps, comme l'explique l'OMS sur son site[6].

Chef du service gériatrie au CHU d'Angers (Maine-et-Loire), le professeur Cédric Annweiler a mené plusieurs études sur les liens entre vitamine D et Covid-19. Avec le CHU d'Angers et neuf autres établissements, il coordonne CoVitTrial[7], le premier essai clinique de grande ampleur sur le potentiel effet curatif de la vitamine D. Le professeur Cédric Annweiler travaille depuis plus de 15 ans avec mon équipe sur les effets non osseux de la vitamine D. Ce n'est pas une vitamine mais plutôt une hormone stéroïde, explique-t-il. Plusieurs travaux ont montré un effet positif de la supplémentation en vitamine D sur la prévention des infections respiratoires aiguës, ainsi qu'une amélioration des symptômes en cas d'infection avérée.

Les carences en vitamine D touchent au moins 40% de la population française en hiver selon l'Académie de médecine.

Quel rôle pourrait jouer la vitamine D contre le Sars-CoV-2?

Elle peut théoriquement prévenir et/ou améliorer les formes graves de Covid-19 en régulant le système rénine-angiotensine qui est attaqué par le virus Sars-CoV-2, et dont la dérégulation est à l'origine chez certains patients d'un orage cytokinique se compliquant de syndrome de détresse respiratoire aigu, souvent mortel. En parallèle, la vitamine D régule l'immunité et l'inflammation en réduisant la production de protéines pro-inflammatoires et en augmentant la synthèse des protéines anti-inflammatoires. Enfin, il est important de comprendre que de nombreuses comorbidités (telles que l'obésité, le diabète ou encore l'hypertension) accompagnent la carence en vitamine D, et qu'il s'agit précisément des mêmes comorbidités qui aggravent la sévérité de la COVID19.

Des études ont observé que les personnes atteintes de formes graves du Covid-19 présentaient plus souvent des carences en vitamine D.

On sait aujourd'hui que les personnes atteintes de Covid-19 ont en moyenne des concentrations de vitamine D plus basses que les autres et on sait même que cette carence précède l'infection.

Vous venez de publier deux études sur le sujet. Pouvez-vous nous les décrire ?

Dans une étude publiée dans Nutrients[8], nous avons suivi la survie à 14 jours de patients hospitalisés en gériatrie. Nous avons trouvé que ceux qui étaient régulièrement supplémentés en vitamine D avant leur infection avaient un risque très significativement inférieur de décéder du Covid-19 par rapport à ceux qui n'étaient pas supplémentés. Juste avant, nous avons publié une autre étude[9] qui porte sur un Ehpad du Rhône dans lequel il y avait eu un cluster pendant la première vague. Les résidents étaient tous supplémentés en vitamine D au long cours. On a regardé la temporalité de la dernière prise : par hasard, certains avaient reçu de la vitamine D dans le mois qui précédait l'infection et d'autres l'avaient reçu dans les deux ou trois mois précédents. Là aussi, ceux qui ont reçu de la vitamine D le plus tardivement avaient 90% de risque en mois de mourir que les autres. Ces deux études suggèrent que la prise régulière de vitamine D est importante, mais aussi probablement le plus proche possible de l'infection.

Vous coordonnez l'essai clinique CoVitTrial. Qu'espérez-vous découvrir ?

Il s'agit d'un essai clinique, c’est-à-dire une étude permettant justement de répondre avec un haut niveau de preuve scientifique à la question du bénéfice curatif. Alors que l'étude publiée dans Nutrients[10] plaide en faveur d'une supplémentation régulière en vitamine D chez les personnes âgées, avant l'infection, nos résultats ont aussi montré que, au contraire, supplémenter après le diagnostic n'était pas associé à une meilleure survie. Toute la question est alors de savoir ce qui pourrait être proposé aux personnes infectées n'ayant pas reçu de vitamine D jusque-là. L'essai CoVitTrial teste l'effet d'une forte dose de vitamine D sur la survie de personnes âgées atteintes de Covid-19 par rapport à une dose standard.

Existe-t-il des données sur les effets de la vitamine D chez les patients de moins de 60 ans ?

Il y a eu une étude pilote[11] randomisée chez des patients plus jeunes en Espagne [l'âge moyen était de 53 ans, ndlr]. Les participants ont reçu soit les traitements classiques, soit de la vitamine D et les traitements habituels. Les chercheurs ont observé que le groupe qui a reçu de la vitamine D a eu très significativement moins recours à la réanimation que l'autre groupe, comme s'il y avait une prévention des formes sévères. L’essai espagnol[12] impliquait 76 patients atteints de Covid-19 dans lequel 50 ont reçu une forte dose de calcifédiol, une forme activée de vitamine D. La moitié de ceux qui n'en ont pas reçu ont dû être placés en soins intensifs et une seule personne qui l'a reçu a dû être admise aux soins intensifs, mais a ensuite été libérée sans autre complication. Deux patients n'ayant pas reçu de calcifédiol sont décédés.[13]

Ces données plaident-elles en faveur d'une supplémentation en vitamine D des personnes âgées ?

Les sociétés savantes françaises encouragent depuis 2011 à supplémenter en vitamine D les personnes âgées de plus de 65 ans, a fortiori les plus fragiles. Dans le cas d'une infection au Sars-CoV-2, l'Académie de médecine[14] recommande de supplémenter d'une forte dose les personnes âgées, et d'une dose standard les moins de 60 ans, dès la confirmation du diagnostic.

Les moins de 60 ans ont-ils aussi un intérêt à se supplémenter en vitamine D ?

Ce qu'il faut recommander à tous c'est de l'activité physique en extérieur et une alimentation saine qui inclut des produits riches en vitamine D. Entre 15 et 65 ans, il n'y a pas de préconisation particulière en plus de cette hygiène de vie. On peut en parler à son médecin traitant, notamment lorsqu'on a des maladies chroniques.

Selon The Guardian[15], la vitamine K est censée aider à l'absorption de la vitamine D. Depuis avril, Public Health England (PHE) recommande à toutes les personnes de prendre de la vitamine D quotidiennement, mais uniquement à de faibles doses de 10 microgrammes (400 UI) par jour en automne et en hiver.

Pendant ce temps, des essais commandés par le Centre national d'audit et de recherche des soins intensifs sont en cours pour évaluer l'utilisation de la vitamine C à haute dose chez les patients atteints de pneumonie causée par le Covid-19 contractée dans une communauté.

 
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