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Homocystinurie[1]

 

Homocystinurie[1]

Nous avons vu que les enzymes produites par le gène MTHFR jouent un rôle dans la conversion de l'homocystéine en méthionine. Des mutations dans ce gène empêchent les enzymes de fonctionner correctement, ce qui conduit à une accumulation d'homocystéine dans le corps.[2] Des mutations, dans le gène MTHFR, provoque ainsi une homocystinurie, un trouble dans lequel le corps est incapable de traiter correctement l'homocystéine et la méthionine. Au moins 40 mutations dans le gène MTHFR ont été identifiées chez les personnes atteintes d'homocystinurie. Rarement, l'homocystinurie peut être causée par des mutations dans plusieurs gènes. Les chercheurs n'ont pas déterminé comment l'excès d'homocystéine et les composés apparentés conduisent aux signes et symptômes de l'homocystinurie.[3]

La plupart des mutations qui causent l'homocystinurie affectent l’enzyme méthylènetétrahydrofolate réductase. Ces mutations altèrent la fonction de l'enzyme et certaines entraînent l'inactivation de l'enzyme. D'autres mutations conduisent à la production d'une version anormalement petite et non fonctionnelle de l'enzyme. Sans méthylènetétrahydrofolate réductase fonctionnelle, l'homocystéine ne peut être convertie en méthionine. En conséquence, l'homocystéine s'accumule dans la circulation sanguine et la quantité de méthionine est réduite. Une partie de l'excès d'homocystéine est excrétée dans l'urine (homocystinurie).

Les personnes atteintes de cette maladie développent souvent des problèmes oculaires, une coagulation sanguine anormale, des anomalies du squelette et des problèmes cognitifs. Les chercheurs n'ont pas déterminé comment les niveaux altérés d'homocystéine et de méthionine conduisent aux divers problèmes de santé affectant plusieurs parties du corps chez les personnes atteintes d'homocystinurie.

Description de l’homocystinurie[4]

Il existe plusieurs formes d’homocystinurie, qui se distinguent par leurs signes et symptômes et leur cause génétique. La forme la plus courante d’homocystinurie est caractérisée par une myopie, une luxation du cristallin à l’avant de l'œil, un risque accru de coagulation sanguine anormale et une fragilité osseuse sujette à fracture (ostéoporose) ou d'autres anomalies squelettiques. Certaines personnes touchées ont également des retards de développement et des problèmes d’apprentissage.

Des formes moins courantes d’homocystinurie peuvent entraîner une déficience intellectuelle, un retard de croissance et de prise de poids par rapport au rythme attendu (retard de croissance), des convulsions, des problèmes de mouvement et un trouble sanguin appelé anémie mégaloblastique. L’anémie mégaloblastique se produit lorsqu’une personne a un faible nombre de globules rouges (anémie), et les globules rouges restants sont plus grands que la normale (mégaloblastique).

Les signes et les symptômes de l’homocystinurie se développent généralement au cours de la première année de vie, bien que certaines personnes légèrement touchées ne développent des traits que plus tard dans l'enfance ou à l'âge adulte.

Fréquence[5]

La forme la plus courante d’homocystinurie touche au moins 1 personne sur 200 000 à 335 000 dans le monde. Le trouble semble être plus fréquent dans certains pays, tels que l'Irlande (1 sur 65 000), l’Allemagne (1 sur 17 800), la Norvège (1 sur 6 400) et le Qatar (1 sur 1 800). Les formes les plus rares d’homocystinurie ont chacune un petit nombre de cas rapportés dans la littérature scientifique.

Quels sont les symptômes ?[6]

Les symptômes varient d‘une personne à l‘autre et peuvent survenir à différents âges, même pendant l‘adolescence et à l‘âge adulte. Les bébés naissant avec un déficit de reméthylation semblent le plus souvent normaux à la naissance ; cependant, certains enfants peuvent présenter des problèmes de santé très tôt dans la vie.

Les déficits de reméthylation produisent un vaste éventail de symptômes qui peuvent commencer à se développer progressivement dès les premiers jours après la naissance.

Les symptômes les plus fréquents affectent essentiellement quatre systèmes du corps : les yeux, le cerveau, le système vasculaire (vaisseaux sanguins) et les reins. Les symptômes oculaires les plus fréquents sont des altérations de la rétine et du nerf optique, qui peuvent entraîner une atteinte de la vision ou même une perte de la vue. Un retard de développement, des difficultés d‘apprentissage, des problèmes comportementaux et, chez les patients plus âgés non traités, des problèmes psychiatriques et un dysfonctionnement des nerfs périphériques (neuropathie) ont souvent été rapportés. L‘imagerie cérébrale peut révéler des anomalies au niveau de la substance blanche et/ou un cerveau plus petit que la normale. Les taux très élevés d‘homocystéine majorent la tendance du sang à coaguler. En conséquence, les personnes affectées peuvent développer une thrombose veineuse ou une hypertension artérielle pulmonaire. Les problèmes rénaux aigus ou l’insuffisance rénale chronique surviennent essentiellement chez les patients non traités et peuvent constituer le premier signe de la maladie.

Une anémie macrocytaire, qui désigne un faible nombre de globules rouges de grande taille, est souvent observée chez les patients non traités. Le déficit sévère en MTHFR constitue une exception ; dans ce trouble, l’anémie macrocytaire est très rare.

La liste ci-dessus n‘est en aucun cas exhaustive. Les patients atteints de troubles de la reméthylation peuvent développer un large éventail de symptômes, mais tous les malades ne développent pas les mêmes symptômes. La majeure partie de nos connaissances concernant la réponse au traitement des troubles de la reméthylation provient de l‘expérience acquise avec le déficit en cblC, le plus fréquent de ces troubles. Il est important de noter que le traitement précoce peut prévenir la survenue d‘un bon nombre des symptômes susmentionnés ou l’aggravation des symptômes éventuellement présents au moment du diagnostic. Cependant, dans le déficit en cblC, les atteintes du cerveau, le déficit cognitif et les atteintes oculaires ne répondent pas aussi bien au traitement que d‘autres symptômes, et peuvent même être évolutifs. Dans le déficit sévère en MTHFR, le cerveau semble mieux répondre au traitement précoce que dans le défaut cblC.

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