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De nombreux symptômes neurologiques recensés chez les patients atteints de coronavirus[1]. Lien avec les troubles fréquents associés au déficit en méthylation.

 

Réveils pathologiques, confusions et accidents vasculaires cérébraux

Tous les symptômes neurologiques ne témoignent pas d’une atteinte du système nerveux par le virus. Il en va ainsi des maux de tête (céphalées), des sensations de vertige et des douleurs musculaires (myalgies). Ils s’amendent le plus souvent spontanément en quelques jours.

L’anosmie, autrement dit la perte d’odorat, très évocatrice de Covid-19 et extrêmement fréquente puisqu’elle concerne 30 à 80 % des patients. Si la majorité des patients récupèrent de l’anosmie en une quinzaine de jours, d’autres gardent des troubles de l’odorat de manière plus prolongée. La rééducation olfactive est alors recommandée pour favoriser le processus de récupération neurologique, qui peut prendre plusieurs mois et s’accompagner d’hallucinations olfactives ou fantosmies.

D’autres symptômes neurologiques plus sévères ont été constatés dès les premières semaines de la pandémie parmi les patients hospitalisés pour Covid-19 : cas de confusions non expliquées, de réveils pathologiques après une prise en charge en réanimation, ou encore d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) sévères. À ces cas s’est ajoutée la publication de descriptions, dans des revues scientifiques, de cas sporadiques d’encéphalites hétérogènes ou de syndromes de Guillain-Barré.

Les atteintes neurologiques qui nous ont été rapportées sont variées, mais appartiennent à quatre grands tableaux cliniques : au premier plan, des AVC et des encéphalopathies, ainsi que des encéphalites et des syndromes de Guillain-Barré.

Accidents vasculaires cérébraux (AVC)

Les AVC représentent plus du quart des manifestations neurologiques associées au Covid-19. Il s’agit le plus souvent d’AVC ischémiques, autrement dit d’AVC ayant pour conséquence la mort du tissu cérébral, en raison d’un défaut d’apport de sang suite à l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau sanguin. Souvent étendus, ces AVC touchent des patients ayant des facteurs de risque vasculaire tels qu’une hypertension artérielle ou un diabète. Malgré la présence de ces facteurs, la cause exacte de ces AVC restait non identifiée dans deux tiers des cas après bilan complet.

L’infection par SARS-CoV-2 pourrait donc être un facteur favorisant la survenue d’AVC ischémiques. Il existe au cours de cette infection un état de coagulation sanguine excessive (hypercoagulabilité).

L’association d’un AVC ischémique et d’une infection par le SARS-CoV-2 n’est pas anodine, puisque la mortalité hospitalière était particulièrement élevée dans ce sous-groupe, de l’ordre de 16 %. Une étude internationale dédiée a en outre confirmé que les patients ayant un AVC ischémique et une infection par le coronavirus SARS-CoV-2 ont un risque de handicap et de décès plus élevé par rapport aux patients ayant un AVC hors contexte de Covid-19.

Dysfonctionnements cérébraux

Les encéphalopathies (des atteintes de l’encéphale, c’est-à-dire l’ensemble composé du cerveau et du cervelet) représentent un tiers des atteintes neurologiques associées au Covid-19, et sont le plus souvent liées aux formes sévères de la maladie. Elles surviennent la plupart du temps après quelques jours d’évolution de la maladie, mais peuvent également être un des premiers symptômes. Elles peuvent aussi se manifester sous forme d’un réveil anormal lors de la levée des sédations en réanimation.

Les encéphalopathies sont caractérisées par un dysfonctionnement cérébral global, et se manifestent par une altération de l’état mental (confusion, troubles du comportement, diminution de la vigilance, voire coma) dont le bilan ne montre pas de signes en faveur d’une encéphalite (inflammation du cerveau).

Le diagnostic d’encéphalopathie associée au Covid-19 impose d’éliminer les autres causes d’encéphalopathie, notamment les désordres métaboliques ou toxiques, aux premiers rangs desquels l’insuffisance rénale aiguë, fréquente chez les patients ayant un Covid-19 sévère. L’imagerie cérébrale est le plus souvent normale. Elle peut cependant aussi montrer des microlésions ischémiques.

Plusieurs études basées sur des autopsies de personnes décédées de la maladie ont mis en évidence la présence de lésions ischémiques et hémorragiques de petite taille dans la substance blanche cérébrale.

Atteinte inflammatoire

Les encéphalites représentent 10 % des atteintes neurologiques associées au Covid-19. Elles sont définies par une atteinte cérébrale de type inflammatoire, suspectée par une IRM cérébrale évocatrice et/ou par la présence d’une méningite mise en évidence par ponction lombaire.

Si leurs symptômes sont proches de ceux des encéphalopathies, les encéphalites diffèrent de ces dernières notamment par le fait que leur survenue se traduit plus volontiers par des signes neurologiques focaux (altération des fonctions neurologiques aboutissant à des problèmes affectant certaines régions du corps : une faiblesse ou paralysie d’un bras, d’une jambe…) et des crises d’épilepsie. Il n’y a pas de lien avec la sévérité du Covid-19, contrairement aux encéphalopathies, et l’évolution à court terme des encéphalites est le plus souvent favorable.

L’ARN viral n’est retrouvé qu’exceptionnellement dans le liquide cérébrospinal qui baigne le cerveau et la moelle épinière.

Certaines études anatomopathologiques ont néanmoins révélé la présence d’ARN ou de protéines virales dans le tissu cérébral chez certains patients, sans toutefois de destruction tissulaire ni de réaction immunitaire associée.

Ces données confirment que le SARS-CoV-2 a des propriétés neurotropes (il est susceptible d’infecter sur les cellules nerveuses), toutefois les conséquences de sa présence « silencieuse » dans le cerveau de certains patients ne sont pas connues à l’heure actuelle.

Une étude internationale impliquant Inserm confirme la capacité du #SARSCoV2 à infecter les neurones grâce à trois approches permettant d’étudier l’infection dans le cerveau (Photo : capture d’écran Twitter / @inserm)

Syndromes de Guillain-Barré

Les syndromes de Guillain-Barré sont caractérisés par une atteinte des nerfs périphériques après une infection. Les symptômes en sont une paralysie ascendante plus ou moins sévère des membres, avec une atteinte possible des nerfs crâniens et des muscles respiratoires. Cette phase de paralysie est suivie d’une phase de récupération. L’ensemble de la symptomatologie dure plusieurs semaines ou mois.

Les syndromes de Guillain-Barré représentent 7 % des atteintes neurologiques associées au Covid-19, et la médiane de survenue est de 18 jours après les premiers symptômes de l’infection. L’imputabilité du SARS-CoV-2 dans la survenue d’un syndrome de Guillain-Barré est principalement basée sur des critères de temporalité à l’échelle d’un patient. Au moment de la première vague de Covid-19, des études épidémiologiques ont notamment mis en évidence une augmentation significative de l’incidence des syndromes de Guillain-Barré dans les régions du nord de l’Italie.

À quoi sont dues ces manifestations neurologiques ?

D’autres manifestations neurologiques, plus rares, ont également été rapportées. Il peut s’agir de méningites aiguës virales bénignes, d’inflammation de la moelle épinière (myélites), de crises d’épilepsie, d’atteintes de nerfs crâniens le plus souvent transitoires et réalisant des tableaux de paralysie faciale ou de vision dédoublée (diplopie). Du fait de leur rareté, le lien entre ces symptômes et l’infection par SARS-CoV-2 est plus difficile à établir.

Les modifications induites par le SARS-CoV-2 au niveau de l’organisme ont un important retentissement sur le fonctionnement cérébral.

Les symptômes chroniques décrits chez certains patients et regroupés sous le terme de « Covid long » sont les maux de tête, difficultés de concentration, troubles de la mémoire, ou troubles sensitifs subjectifs.

Les atteintes neurologiques en lien avec le Covid-19 sont relativement fréquentes, puisqu’elles touchent environ 8 % des malades hospitalisés.

Lien avec les troubles fréquents associés au déficit en méthylation

On peut faire le lien avec les troubles fréquents chez les adultes dans lesquels le déficit en méthylation joue un rôle qui sont notamment :

  • les migraines, les maux de tête ;
  • les vertiges ;
  • la fatigue chronique, la fibromyalgie ;
  • la douleur chronique / les névralgies / les neuropathies ;
  • le trouble déficitaire de l'attention chez les adultes (TDA), le trouble d'hyperactivité avec déficit de l'attention des adultes (TDAH) ;
  • les troubles épileptiques ;
  • le syndrome post-commotion cérébrale ;
  • le cancer neurologique ;
  • les troubles anxieux / la dépression / la bipolarité ;
  • la maladie d’Alzheimer et les démences ;
  • l’infertilité, les problèmes de régulation hormonale ;
  • l'asthme ;
  • le psoriasis ;
  • les sensibilités alimentaires ;
  • l'hypothyroïdie ;
  • les troubles auto-immuns (lupus, rhumatoïde, Hashimoto, etc.) ;
  • le dysfonctionnement immunitaire chronique (levure, virus, maladie de Lyme, etc.) ;
  • le diabète.

Les carences en vitamines B méthylées, méthyl vitamine B12 (méthylcobalamine) et méthyltétrahydrofolate (MTHF) sont un cofacteur commun à tous les problèmes ci-dessus.

Les maladies dues à un déficit en méthylation se développent après un événement déclencheur. Un grand nombre de facteurs peuvent agir comme événement déclencheur, des vaccins (virus vivants) aux infections sévères, aux expositions environnementales, aux traumatismes et aux opérations chirurgicales, en passant par des états émotionnels tels que le stress.

Un apport adéquat en vitamines de méthylation peut annuler les effets délétères des facteurs prédisposants.

 

[1] Que sait-on des effets du coronavirus sur le cerveau ?, Par Pierre TATTEVIN, infectiologue à l’Inserm et Élodie MEPPIEL, neurologue au Centre Hospitalier de Saint-Denis (Île-de-France), Ouest-France, L’édition du soir, vendredi 22 janvier 2021.La version originale de cet article a été publiée dans The Conversation. https://theconversation.com/covid-19-que-sait-on-des-effets-du-coronavirus-sars-cov-2-sur-le-cerveau-152964

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